«Là où est l’amour de l’homme est l’amour de l’art.» L’aphorisme hippocratique place sans ambiguïté la philanthropie au coeur de la médecine. Depuis l’Antiquité, le médecin traite sans discrimination riches et pauvres: il adapte ses honoraires aux moyens de son patient, y renonçant au besoin. Un économiste viennois m’asséna, un jour où j’exposais cet aspect de notre éthique: «Vous vous adaptez simplement aux possibilités du marché: un peu comme le fait le discounter pour élargir sa clientèle.» Il n’avait pas entièrement tort. Ce n’est que lorsque la médecine quitte le marché que l’homme de l’art cède la part comptable de son altruisme au prêtre, au prince ou à l’assurance sociale.
Délogée par la sécurité sociale, la charité privée s’est éloignée de l’homme malade. Elle n’a pas disparu. Les plus-values du marché libre aboutissent tôt ou tard dans l’escarcelle d’un philanthrope. Rares sont les grandes réussites qui n’engendrent pas leur fondation caritative: Roger Federer fait rebondir une partie des millions captés par sa raquette vers les enfants de Soweto; George Soros, spéculateur sans pitié, est devenu un des cinq plus grands donateurs de la planète, la fondation Bill Gates a fait du titan du monde virtuel un géant du monde vertueux.
Le secteur philanthropique «vaut» en Suisse plus de 30 milliards de francs. Il distribue chaque année aux Etats-Unis plus de 250 milliards de dollars, ce qui relativise le qualificatif de «sauvage» attribué au capitalisme de ce pays. L’Etat, dont la fonction essentielle est de gérer l’obéissance - prétend depuis Bismarck et ses clones, se preoccuper du sort des malades. Cette tâche est foncièrement étrangère à sa nature. Rien d'étonnant à ce que la grande philanthropie redécouvre que même les pays riches ont besoin d’elle. Comme le démontrent les généreux legs et donations privées dont bénéficient régulièrement en Suisse hopitaux et centres de recherche médicale.
Délogée par la sécurité sociale, la charité privée s’est éloignée de l’homme malade. Elle n’a pas disparu. Les plus-values du marché libre aboutissent tôt ou tard dans l’escarcelle d’un philanthrope. Rares sont les grandes réussites qui n’engendrent pas leur fondation caritative: Roger Federer fait rebondir une partie des millions captés par sa raquette vers les enfants de Soweto; George Soros, spéculateur sans pitié, est devenu un des cinq plus grands donateurs de la planète, la fondation Bill Gates a fait du titan du monde virtuel un géant du monde vertueux.
Le secteur philanthropique «vaut» en Suisse plus de 30 milliards de francs. Il distribue chaque année aux Etats-Unis plus de 250 milliards de dollars, ce qui relativise le qualificatif de «sauvage» attribué au capitalisme de ce pays. L’Etat, dont la fonction essentielle est de gérer l’obéissance - prétend depuis Bismarck et ses clones, se preoccuper du sort des malades. Cette tâche est foncièrement étrangère à sa nature. Rien d'étonnant à ce que la grande philanthropie redécouvre que même les pays riches ont besoin d’elle. Comme le démontrent les généreux legs et donations privées dont bénéficient régulièrement en Suisse hopitaux et centres de recherche médicale.