Sunday, October 17, 2010

La Force du Guérisseur

L’orthodoxie médicale est confrontée aujourd’hui à la concurrence de thérapeutes proposant mieux-être ou guérison par les fleurs, les couleurs, l’imposition des mains ou même le simple coup de fil. A l’heure où l’on ne pardonne rien à la médecine curative et où sa pharmacopée devient aussi suspecte que le CO2, le crédit accordé à ces guérisseurs aux mains presque nues interpelle. Avant de sacrifier ce qui lui reste d’autonomie au culte de l’«evidence-based», notre corporation se doit d’analyser ce phénomène.

Les sceptiques reprocheront aux alternatifs un discours holistique plus proche de la pata-médecine ou de l’attrape-gogo que de la philosophie ou de la science. Le cartésianisme médical attribuera leurs miracles aux méandres neurobiochimiques complexes de l’effet-placébo; la foi des thuriféraires démultipliant sans doute l’effet de grigris plus flamboyants que le comprimé d’amidon, lesuppositoire au beurre de cacao ou l’ampoule de NaCl. La véritable force des alternatifs ne provient pas de l’efficacité (relative) de leurs secrets. Elle doit être recherchée dans leur refus – par principe – de subir la tyrannie des statistiques. Leurs évidences se fondent sur la vérité de l’être unique qui sollicite leurs services. Le patient-client se réapproprie la définition de ce qu’est la guérison. Il rétablit avec son thérapeute, et sans l’intrusion detiers, l’équilibre perdu du colloque singulier… naguère la force d’Hippocrate!

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